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Feuillet d’information sur les états dépressifs et anxieux

 

Dépression, tristesse, mélancolie, pourquoi existez-vous?

 

« La tristesse provoquée par une perte douloureuse a toujours les mêmes effets: les distractions et les plaisirs perdent tout intérêt; l’attention se fixe sur l’objet perdu et accapare l’énergie indispensable à de nouvelles entreprises, du moins provisoirement. Bref, la mélancolie oblige à réfléchir et à s’abstraire de l’agitation et des activités quotidiennes; elle place l’individu comme hors du temps pour lui permettre de pleurer sa perte, de réfléchir à sa signification et, finalement, d’effectuer les mises au point psychologiques et de dresser de nouveaux plans qui permettront à la vie de continuer.» (Goleman, D., 1997).

 L’état dépressif est un état qui stagne dans la tristesse, dans la perte d’intérêt et qui se fixe sur les pertes mais sans avancer vers la prochaine étape qui est celle de l’acceptation et de l’adaptation à la situation. 

 

 Un état dépressif comporte plusieurs facettes 

 

(1)  Les  émotions principales sont la tristesse allant même au désespoir, voire ne plus avoir d’intérêt pour rien;

(2)  Les pensées qui perçoivent les situations comme étant insurmontables, qui n’arrivent pas à imaginer des solutions aux problèmes, qui voient tout en noir, la concentration est difficile à maintenir et la mémoire peut en être affectée;

(3)  Les comportements d’éviter les autres, de s’isoler, de ne plus participer aux activités, d’avoir des difficultés à faire des tâches quotidiennes et à s’organiser;

(4)  Les perturbations physiques telles la fatigue, une perturbation du sommeil, une perte d’appétit, des troubles digestifs, des tensions et douleurs musculaires etc.

 

Très souvent les états dépressifs et anxieux sont vécus simultanément.  La personne se sent crispée, tendue, a de la difficulté à penser à autre chose que ce qui la préoccupe et la dérange.  Elle anticipe le pire, se fait des scénarios catastrophiques, a l’impression qu’il n’y a que des drames dans la vie, ne voit plus les beaux aspects de sa vie, se fait du souci pour tout, se sent en danger, incapable de surmonter les épreuves, tout est trop lourd.   Elle peut même avoir des symptômes physiques telles des tremblements, faire de l’hyperventilation, ce qui crée les sensations de vertiges, d’engourdissements des bras ou des jambes, ces mêmes sensations physiques peuvent être très effrayantes et la personne a peur de mourir, de faire une crise cardiaque ou de paraître folle.

 

Plusieurs facteurs contribuent au développement d’un état dépressif ou anxieux

 

(1)   Nos fragilités: notre hérédité biologique (la tendance dans notre famille à développer des problèmes de santé mentale),  notre hérédité sociale (notre vécu durant l’enfance, la façon dont on nous a traité);

 

(2)   Ce qui nous arrive en ce moment ou dans les deux dernières années :

  1. Au niveau physique, certaines conditions médicales peuvent déclencher des manifestations anxio-dépressives (telles les problèmes de la glande thyroïde, les changements hormonales) et d’autres peuvent être difficiles à accepter (telles l’annonce d’une maladie grave);
  2. Au niveau social, des difficultés financières, une rupture amoureuse, le décès d’un proche, la perte d’emploi, un excès de responsabilité, une accumulation de situations difficiles;
  3. Au niveau psychologique, ma réaction face aux obstacles de la vie, ma capacité à m’adapter à de nouvelles situations, ma façon de gérer le stress, ma capacité à tolérer les échecs et les pertes etc.

 

(3)   Ce qui nous garde dans un état anxio-dépressif :

  1. Au niveau physique: l’alimentation (ne pas manger assez, ne pas dormir assez, boire du café active le système d’anxiété, l’alcool et la marijuana ont un effet dépresseur);
  2. Au niveau social: ne pas avoir un réseau social pour me supporter lors des périodes difficiles, vivre une situation difficile chronique sans avoir de l’aide (tel un enfant malade, de la violence conjugale, des conflits au travail);
  3. Au niveau psychologique: avoir une faible estime de soi; avoir des croyances telles « il faut être parfait », « il faut être aimé de tous, plaire à tous », «  il est inacceptable de faire des erreurs, de vivre des échecs »; être trop exigeant envers soi, avoir tendance à se dévaloriser, avoir un déséquilibre entre les obligations quotidiennes et les moments de détente, de loisirs; manquer d’affirmation de soi; avoir de la difficulté à vivre ses émotions et à reconnaître ses besoins.

 

Comment se sortir d’un état dépressif et anxieux ?        

 

L’importance de s’organiser un équilibre entre stress/repos

 

Le rythme exigeant de la société contemporaine peut finir par nous mettre à bout et dépasser nos capacités. Ces exigences nous poussent à performer dans plusieurs rôles : le parent, l’employé, le conjoint, la ménagère, la cuisinière, etc., et nous dans tout ça? En tentant de combler tous ses rôles on peut facilement tomber dans l’épuisement, avoir l’impression d’avoir échoué, d’être inadéquat. Il est primordial dans ces circonstances d’apprendre à reconnaître nos limites afin de mieux nous y adapter, avant de se vider de nos énergies.  On peut apprendre à se reposer, à se détendre, à faire des activités qui nous permettent de nous détacher de nos problèmes quotidiens et de vraiment nous reposer.  Les états de dépression et d’anxiété agissent comme une cloche qui nous dit: Prends soin de toi, il est temps de changer certaines choses dans ta vie; Où vas-tu si vite? Arrête-toi un moment!

 

Par où commencer ?

 

La dépression est tout le contraire de relaxer, s’amuser donc pour la contrer, on peut commencer par retrouver le plaisir. Moins on est actif et moins on a le goût de faire des choses. Au lieu d’attendre que l’intérêt nous tombe du ciel, allons plutôt chercher à raviver notre goût de vivre! On peut commencer par intégrer des petites choses agréables à tous les jours: prendre le temps d’écouter des musiques qu’on aime; prendre une marche dans un beau parc, aller au ciné ou louer un bon film, etc. (évidemment sans culpabilité).

 

Quelques suggestions pratiques :

  • S’établir une routine avec des points de repères pour les heures de sommeil et l’alimentation.
  • Avoir de petits objectifs par jour, diviser les tâches pour que ce soit moins décourageant, moins épuisant.
  • Planifier et s’organiser pour avoir des moments libres dans la semaine (ex. : faire garder les enfants une heure de plus) : ce sont des moments sacrés qui vous permettront d’être plus calme avec votre famille, plus heureux et ainsi, eux aussi vont en bénéficier indirectement.
  • Être fier, satisfait lorsqu’on atteint les petits objectifs qu’on s’est fixés;
  • Ne pas se concentrer sur : « c’est juste prendre une marche, ça ne devrait même pas prendre d’effort! »;
  • Ne pas se concentrer sur « ce qu’on n’a pas fait mais qu’on aurait dû faire », se limiter à nos objectifs qui sont adaptés à nous, aujourd’hui.
  • Se permettre de se reposer, lorsqu’on en a besoin.  Faire la différence entre la paresse et le besoin de repos tel que notre corps nous l’indique.
  • Trouver un juste milieu entre « se forcer à faire des choses » et se reposer.
  • Accepter que pour un certain temps, on soit fatigué, moins performant.
  • Quand on décide de faire une tâche, se lever et la faire, dire « arrêtez» aux pensées.
  • Intégrer des éléments plaisants à tous les jours : ne pas tomber dans « je n’ai rien fait de bon donc je ne le mérite pas ».
  • Prendre le temps de faire le point avec nous-même : Qu’est-ce qui m’a amené à cet état? En clarifiant ce point on peut passer à la question
    suivante : Comment rendre ma vie plus satisfaisante dorénavant? Pour plusieurs personnes, il est difficile de s’analyser soi-même avec objectivité, l’implication dans une psychothérapie peut être fort utile.
  • Il est aussi recommandé de consulter un médecin afin de vérifier si une médication est recommandée. 

 

 

© copyright (2008) Joêlle Sayegh, Ph.D., psychologue

 

 

Bibliographie

Goleman, D. (1997) L’intelligence émotionnelle : Accepter ses émotions pour développer une intelligence nouvelle (pp.111-112).

 

Lecture suggérée  

« Être bien dans sa peau », David Burns. Les éditions Héritage Inc. (2005)

 

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Dre Joêlle Sayegh, Psychologue rive-sud à Saint-Bruno-de-Montarville

A proximité de Sainte-Julie, Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Basile,  Saint-Lambert, Saint-Jean-sur-richelieu, Sainte-Hyacinthe, Montréal

 

 

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