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Les inquiétudes : Que sont-elles? Que faire d’elles ?

 

Les inquiétudes et l’anxiété

 

Chacun d’entre nous s’est déjà inquiété de quelque chose.  Par exemple,  Jean craint de ne pas savoir quoi dire avant une rencontre avec une fille; Michel est nerveux avant une entrevue pour un emploi, il s’inquiète à savoir si il va bien paraître, si il va bien répondre aux questions.  Certaines personnes ont tendance à s’inquiéter tout le temps, pour des choses peu probables, elles vont exagérer le problème ou vont anticiper que les choses vont aller mal. L'anxiété est dite généralisée à plusieurs thèmes et circonstances (anxiété généralisée).

 

Exemple d’un enchaînement d’inquiétudes : Le moteur fait un drôle de bruit, ah non! je vais encore devoir l’amener au garage, ça va me coûter un bras, je vais devoir piger dans mes économies, on ne pourra pas envoyer notre fille à l’université, et puis avec ce mauvais bulletin de notes de la semaine passée, elle ne sera pas acceptée dans une bonne université, elle n’aura jamais une belle carrière, comment va-t-elle subvenir à ses besoins? On ne sera pas toujours là, sa mère et moi, etc.

 

Les inquiétudes : c’est un ensemble de pensées, d’images et de doutes qui s’enchaînent, qui portent sur des événements futurs et négatifs, certains peu probables et d’autres plus.  « Si mon contrat n’est pas renouvelé, je ne sais pas comment je ferais pour payer toutes mes choses, je ne pourrais pas garder mon auto, mais comment je vais faire sans auto! etc.»

 

S’inquiéter ou tenter de se préparer aux situations futures, a permis à nos ancêtres de survivre.  S’inquiéter est une sorte d’entraînement: on se prépare à affronter un éventuel danger, à trouver quelques stratégies. Par contre, ces inquiétudes deviennent un problème en soi lorsqu’elles sont toujours présentes, et qu’au lieu de nous aider à trouver des solutions, elles nous en empêchent.  Alors que c’est utile de penser à des solutions quand on fait face à un problème, c’est complètement inutile et inefficace de se ronger de souci surtout pour un problème qui n’existe pas et qui a de faible chance de se produire!

 

Deux types d’inquiétudes, qu’il est important de savoir différencier :

 

1) Il y a un vrai problème. Ex. : L’usine ferme ses portes, je perds mon emploi.

                                                  J’apprends que j’ai un cancer.

 

2) J’anticipe à l’avance un problème qui pourrait peut-être surgir mais, qui pour le moment, est peu probable.

Par exemple, J’entends aux nouvelles qu’une usine a fermé ses portes en Alberta, j’anticipe que ça pourrait m’arriver mais dans les faits, mon usine roule bien et je n’ai aucune raison de penser que ça va fermer.  Ou j’ai une tâche brune sur le bras, j’anticipe que c’est un cancer.

 

Quand on s’inquiète (que ce soit pour des raisons probables ou pas), souvent on va ruminer les mêmes idées, on va penser au pire, et on va sous-entendre qu’on ne sera pas capable d’affronter la situation, que ce sera insupportable.  Cela fait juste augmenter notre anxiété et nous sape de l’énergie.  Ça mène à la démoralisation, à l’épuisement et à l’anxiété chronique.

 

Certaines personnes pensent qu’en s’inquiétant des choses c’est une façon de prévenir que des mauvaises choses n’arriveront pas. Elles pensent que c’est mieux d’être toujours sur nos gardes, en alerte d’une catastrophe car ce serait pire si on était pris par surprise.  Mais dans les faits s’inquiéter nous empêche de chercher des solutions efficaces aux vrais problèmes.  On est beaucoup plus productif si on reste calme pour chercher des solutions (avec un peu d’adrénaline mais pas trop). On s’épuise à être tout le temps sur nos gardes et quand vient le temps d’affronter un vrai problème, on fige, on panique ou on n’a plus assez d’énergie pour chercher des solutions efficaces.

 

Pour certaines personnes qui ont tendance à s’inquiéter, elles ont peur de l’incertitude de la vie, elles essaient de tout prévoir, de penser à tout. Elles se concentrent sur les problèmes possibles mais qui n’arriveront peut être jamais et, surtout, elles ne se concentrent pas sur les solutions. Certaines personnes essaient de tout prévenir mais c’est une mission impossible! On ne peut pas prédire l’avenir et encore moins savoir quelle solution serait efficace si ça arrive.  Ces personnes passent à côté du moment présent de leur vie et se rendent anxieuses car elles passent beaucoup de temps à penser à des événements catastrophiques.

 

Les inquiétudes : Que sont-elles? Que faire d’elles ?

 

On ne peut pas rendre la vie prévisible ni avoir à l’avance la certitude qu’on va savoir régler les problèmes. Il est mieux d’apprendre à vivre avec l’incertitude et l’ambiguïté de la vie, à les accepter.

 

Pour ces personnes qui s’inquiètent de tout, il est suggéré d’apprendre à tolérer l’incertitude, l’imprévisibilité de la vie, et de prendre les choses une à la fois.  On résout les problèmes une fois arrivé et quand il n’y pas de problème on profite de la vie.  Apprendre à laisser passer les idées catastrophiques sans s’y accrocher, sans leur laisser « un temps d’antennes ».  Avoir confiance qu’on est capable de trouver des solutions si un problème arrive.

 

Comment apprend-on à tolérer l’incertitude ? En se pratiquant, en agissant comme si on était tolérant à l’incertitude (par exemple : appeler une connaissance même si on ne sait pas comment elle va réagir; commander un plat qu’on ne connaît pas, essayer de nouvelles choses pour s’exposer à des situations qui va faire sortir notre peur de l’imprévisibilité et s’y habituer. 

 

Nouvelles attitudes à adopter pour contrer l'anxiété circonscrite ou généralisée

 

  • Accepter que les obstacles font partis de la vie et qu’on a les capacités d’y trouver des solutions ou sinon de tolérer les désagréments et même la détresse. 

 

  • Accepter que la vie n’a pas besoin d’être parfaite dans toutes les sphères de notre vie pour qu’on puisse en profiter (par exemple : je peux avoir des problèmes d’argent mais profiter quand même d’une belle journée ensoleillée pour prendre mon vélo et admirer des beaux paysages).

 

  • Saisir le moment présent et se concentrer sur ce qu’on a dans le moment présent (par exemple: je suis sous investigation pour une maladie, mais entre temps d’avoir le résultat, je profite de sortir, de faire des choses que j’aime).

 

  • Prendre le temps de chercher des solutions aux problèmes réels, puis le reste du temps, profiter de sa vie, mettre les problèmes de côté.

 

  • Fortifier la tolérance à l’incertitude, l’imprévisibilité de la vie en n’essayant pas de tout prévoir mais en prenant les choses au fur et à mesure qu’elles ont lieu.

 

© copyright (2013) Joêlle Sayegh

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Dre Joêlle Sayegh, Psychologue rive-sud à Saint-Bruno-de-Montarville

A proximité de Sainte-Julie, Boucherville, Saint-Basile, Brossard, Longueuil, Saint-Lambert, Longueuil, Sainte-Hyacinthe, St-Jean, Montréal

 

 

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